Si l’on sait que les premiers ornements apparaissent dès la préhistoire, et plus généralement dès l’Antiquité, l’exposition débute elle par le moyen-âge.
A cette époque les bijoux sont pour la plupart des représentations religieuses. On utilise le bronze, l’argent et l’or, mais également des perles baroques et l’émail pour la fabrication de rosaires ou chapelets. Au 17ème siècle, les représentations de scènes bibliques ou de la vie des saints restent prédominantes. Puis des scènes macabres (bijoux memento mori) représentées pour préparer les hommes au Jugement Dernier font doucement la place aux bijoux profanes qui s’inspirent de la nature. On reproduit une flore stylisée ; les épingles de coiffures sont très en vogue, tout comme les ornements de corsages.

Paris – 1925. Bracelet or, corail et jade.
A partir du 18ème, la mode des bouquets fleuris fait son apparition. Réalisés avec des pierres précieuses ou fines, les paniers de fleurs apparaissent sur les boucles d’oreilles ou sur les bagues. Les colliers à nœuds et pendeloques sont fixés grâce à des rubans de velours ou de satin noués sur la nuque. A cette époque, le diamant est réservé aux souverains des plus grandes cours d’Europe.
Le 19ème siècle connaît une grande période de prospérité et d’enrichissement des classes sociales. La demande des produits de luxe assure le développement de la joaillerie. Dès le début du siècle, apparaît la mise au point de la monture dite « à jour », sans fond de métal, qui amplifie la réfraction de la lumière dans les pierres transparentes facettées. Lorsqu’en 1814 les Bourbons reviennent au pouvoir, l’influence classique Napoléonienne s’estompe, c’est le retour au goût de la fin du 18ème. On utilise davantage la couleur grâce aux pierres et à l’émail, apportant plus de décors et de contrastes. Sous la Restauration, le joailler Simon Petiteau jouit d’une grande réputation. Ses parures en canetille (spirale de fil d’or appliquée sur fond de métal) et graineti d’or sont ornées de topazes ou d’aigues-marines.

Maison Caillot et Peck, Paris. Bracelet vers 1870, or, argent, diamants taille brillant, émail.
Le bijou « romantique » est amené par Charles-Louis Wagner, qui a renouvelé les sources d’inspirations de la bijouterie par l’art médiéval et la Renaissance. Son élève François-Désiré Froment-Meurice, ami de Victor Hugo et Théophile Gautier, devient l’orfèvre joaillier de la ville de Paris.
Dès 1860, les découvertes archéologiques en Grèce, en Italie puis en Egypte vont influencer profondément la bijouterie. Les scarabées, hiéroglyphes, ou autres éléments anciens sont employés partout, et largement utilisés lors de l’Exposition Universelle de 1867.
La première décennie du 20ème siècle voit se côtoyer les derniers tenants de l’Art Nouveau (figure féminine, femmes insectes) et les prémices de l’Art déco. Ces influences contradictoires donnent un ton tout particulier à cette période de transition. Le bijou se pare alors de silhouettes à la « garçonne » ou de laque. Lors de la guerre de 1914 -18, le créateur Jean Desprès habitué à dessiner des pièces de moteurs d’avions, créé des bijoux s’inspirant du monde de la machine.

Broche pendentif Lalique « Paon » 1897-1898. Or, opales et émail